Le Japon – Une expérience inoubliable
Le voyage au Japon s’est déroulé du 28 octobre au 6 novembre 2022. Nous avons été hébergés à l’Université Soka, où nous ont accueillis les étudiants et les enseignants de l’Université. Nous avions un programme clair et préétabli de notre voyage. Nous avons notamment assisté à des cours et nous avons préparé plusieurs projets collectifs.
Ni le début ni la finalité
Parler de notre mémorable expérience au japon est un honneur pour moi. Je ne sais pas comment exprimer la plus grande des gratitudes à ceux qui ont permis la réalisation de ce voyage. Comme j’aime l’annoncer à tous ceux qui croisent mon chemin. Notre expérience au japon, ce n’est ni le début ni la finalité. C’est une composante du processus de transformation intérieur, dont j’ai commencé l’apprentissage au mois d’octobre 2021. En effet, le Japon m’a permis d’ouvrir les yeux sur le monde, mais aussi sur moi-même en me donnant la chance de faire une introspection complète sur mon comportement et ma façon de penser. Cette expérience m’a également donné la chance de devenir une meilleure personne sans pour autant apporter le regard critique habituel que je m’infligeais. C’est un voyage certes, mais c’est surtout un grand voyage intellectuel vers la découverte de soi et la transformation intérieure.
Là, où tout a commencé
Le voyage au Japon s’insère donc parfaitement dans l’évolution de notre compréhension de la vision d’Ikeda. En effet, bien que nous ayons été immergés dans sa philosophie durant notre semaine intensive au Japon, nous pouvons affirmer que le vrai voyage vers la compréhension de la philosophie d’Ikeda débuta bien avant. C’est d’abord durant l’un de mes cours d’université avec Vincent Fauque que j’ai eu la chance d’entendre pour la première fois le nom de Daisaku Ikeda et de sa philosophie. Puis, en m’intéressant aux différents textes que nous devions analyser dans le cadre du cours, j’ai pris connaissance du concept même de citoyenneté mondiale. J’ai pu dès cet instant y voir ma vie basculer vers une meilleure compréhension de la vie et son sens.
Le voyage m’a donc permis de faire la rétrospection souhaitée depuis près d’un an maintenant. En effet, lors des rencontres avec Olivier Urbain et Vincent Fauque, j’ai essayé d’appliquer les valeurs que prône Daisaku Ikeda et c’est notamment ce qui m’a permis au cours de la dernière année de passer à travers les différents obstacles. Néanmoins, c’est vraiment grâce au séminaire au Japon que j’ai pu mettre en relief ces vertus. Ainsi, je reviens de ce voyage étant grandi. En effet, durant ce séminaire, nous avons eu la chance durant les cours, d’aborder de nombreux thèmes notamment dans les cours de leadership féminin. Ces derniers m’ont permis de m’épanouir en tant qu’individu, mais également en tant que femme. C’est pourquoi, en revenant du Japon, j’ai finalement eu le courage de demander à ma patronne une augmentation salariale. Je n’aurais jamais pensé y arriver, mais grâce au cours sur le leadership des femmes, j’ai finalement pu le faire.
La citoyenneté mondiale
Cette semaine a été riche en émotions qu’elles soient positives ou négatives, nous avons été confrontés à nous-mêmes et nous avons vécu un vrai choc culturel. Le changement d’environnement est extrêmement difficile pour les étrangers, car même le simple fait d’acheter une bouteille d’eau nous obligeait à nous acclimater à notre environnement. Je peux facilement dire que rester ouvert d’esprit et ouvert aux autres était la valeur initiale transmise par la philosophie d’Ikeda. C’est d’ailleurs grâce à cette valeur que j’ai découvert la magnifique culture japonaise. Tout au long de la semaine, nous avons nagé dans un environnement qui nous a poussés à donner le meilleur de nous-mêmes et à être en constante réflexion. Cet état d’esprit nous a permis de nous améliorer à un rythme que je n’aurais jamais cru possible. Nous avons pu approfondir nos conversations avec nos amis qui étaient des inconnus au début de la semaine. De plus, notre capacité à dialoguer s’est rapidement améliorée, car nous nous sommes permis d’être vulnérables et d’écouter réellement le point de vue des autres. Nous ne regardions pas nos différences, mais plutôt nos points communs. Nous étions des citoyens du monde.
La vision de la citoyenneté mondiale de Daisaku Ikeda permet à tout le monde d’avoir un sentiment d’appartenance inégal aux autres définitions de citoyenneté globale. La citoyenneté est un concept qui m’a toujours habité et accompagné au cours de ma vie. C’est pourquoi j’ai finalement trouvé un sens en entendant pour la première fois le concept de citoyenneté mondiale de Daisaku Ikeda. C’est d’ailleurs ce qui m’a le plus touché durant le voyage. L’interconnectivité des étudiants étrangers qui pourtant provenaient de différents pays. C’était ce dont j’avais toujours rêvé. Nous y avons tissé des liens éternels et nous y avons développé un esprit de recherche incomparable. J’ai ressenti une immense joie de vivre qui émanait de mes nouveaux camarades. Ces derniers étaient là pour m’écouter et le faisaient avec le cœur sur la main. Je ne me sentais pas juger lorsque j’avais des insécurités ou des doutes. Ils ont été là pour moi. J’ai aussi senti un changement dans le comportement des étudiants provenant de l’université Laval. Nous avons peu à peu adopté la même attitude positive que nos collègues. Nous étions désormais présents pour accompagner chacun de nos amis dans leur développement personnel. C’est grâce à la semaine passée à l’Université Soka que j’ai reprise espoir en notre société. Le concept d’interconnectivité m’a permis de remettre sur les rails ma vision positiviste du futur.
La transformation intérieure
Quand j’étais jeune, j’ai toujours pensé que mes rêves représentaient la plus grande partie de mon identité et que rien ni personne ne pourrait les faire disparaître. En grandissant, on m’a reproché d’avoir des rêves irréalisables et j’ai fini par les mettre de côté. Je les ai enfouis tellement loin dans mon esprit que je les ai oubliés. Aujourd’hui, je me souviens que je voulais changer le monde. J’ai l’impression d’avoir été amenée au Japon pour pouvoir me reconnecter avec moi-même et je sens enfin que je recommence à rêver. J’ai l’impression d’évoluer, de m’améliorer. J’ai ce sentiment grâce aux dialogues que nous avons eus avec nos collègues et avec nos professeurs, qui nous ont sortis de notre zone de confort et nous ont obligés à réfléchir à notre place dans la société, mais aussi dans le monde. L’ironie est que la plupart de mes rêves se sont perdus au cours du dialogue avec mon entourage qui m’a convaincu d’être réaliste. Ici, en revanche, le dialogue me montre que les choses peuvent se révéler meilleures que ce que je pouvais imaginer. Ici, le dialogue consiste à comprendre le point de vue de l’autre et à le pousser au maximum de ses capacités et au-delà de ce qu’il imaginait être ses capacités.
Dans le poème de Daisaku Ikeda intitulé « Bringing the Light of Education to the World », le président Ikeda a exploré divers domaines liés à l’éducation. Ma partie préférée et celle que je considère comme la plus importante est la suivante : « Teachers exist - For the sake of students. Students do not exist - For the sake of teachers. ». C’est d’ailleurs grâce à Vincent Fauque qui a cru en moi et mon potentiel lorsque je n’y croyais plus moi-même que j’ai recommencé à rêver. Je sais maintenant que nous pouvons changer la société dans laquelle nous vivons. Un rêve à la fois. Un dialogue à la fois. Dans le même poème, Ikeda poursuit en disant « Genuine educators - Are the driving force - That inspire people to break free - Of the chains of destiny ». Je sais que mon destin est maintenant en train de changer depuis que j’ai mis les pieds à l’Université Soka.
Les trois vertus
Durant la semaine au Japon, j’ai notamment pu développer une meilleure compréhension des trois vertus. La compassion m’a aidé à comprendre ce que les gens vivaient autour de moi, comprendre que l’autre est aussi un « moi » et que nous ne sommes pas les seuls à souffrir. Lorsque « l’autre » est plongé dans un état d’enfer si profond qu’il est dépassé de souffrance, il n’aura pas la même ouverture au dialogue qu’une personne en santé. La sagesse, quant à elle, demande une compréhension qui va au-delà du petit égo. Elle change le regard qu’on porte sur nous-mêmes et nous ouvre sur le monde. Enfin le courage, m’a aidé à m’affirmer. Les trois vertus lorsqu’elles ne sont pas stimulées, elles sont passives, le dialogue permet de les éveiller et les pousse à leur plein potentiel. La transformation intérieure et le dialogue sont intimement liés. Une cohésion entre les deux mène à une élévation de la conscience et à une prise de conscience du petit égo vers le plus grand soi.